Leur point de vue a le mérite d’être clair. Dans ce rapport d’étape (sa version définitive sera prête l’automne prochain), le député PS du Nord Christian Bataille et le sénateur UMP de l’Orne Jean-Claude Lenoir estiment que la loi de juillet 2011, qui interdit d’explorer et d’exploiter ces hydrocarbures non conventionnels, a trop figé les choses. « Complétée en catimini par une circulaire en septembre 2012 qui bloque toute possibilité d’un inventaire sérieux, elle nous conforte dans une méconnaissance très franco-française des ressources du sous-sol », tranchent-ils. Favorables à ce qu’un inventaire complet soit réalisé et, s’il s’avère concluant, qu’une exception soit faite à cette loi pour forer « quelques dizaines de puits d’exploration en appliquant toutes les précautions aujourd’hui connues », les deux parlementaires ont essuyé les critiques de plusieurs ONG, mais aussi du président (PS) de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet, pour qui ce rapport « n’apporte aucun élément susceptible de revenir sur les choix opérés ». L’un des enseignements à en tirer est, en effet, qu’hormis la stimulation au propane, actuellement testée au Texas et au Canada, mais qui présente évidemment d’autres risques (inflammabilité), aucune technique opérationnelle ne semble aujourd’hui offrir une réelle alternative à la fracturation hydraulique. Utilisée pour un puits sur deux dans le monde, cette technique a connu de récents progrès détaillés dans ce rapport, dont les recommandations jurent clairement avec la position de la ministre de l’Ecologie Delphine Batho, opposée pour sa part à toute exploitation des hydrocarbures de schiste, quelle que soit la méthode, et à tout assouplissement de la loi bannissant la fracturation.
Des parlementaires rouvrent la brèche
Un rapport d'étape produit pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) relance le débat en plaidant pour une exploitation "maîtrisée" du gaz de schiste.