La SGP est à la manœuvre de ce gigantesque chantier, en tant que maître d’ouvrage. L’établissement public devrait ainsi produire 10 à 15 % des déchets de chantier d’Île-de-France, ce qui en fait l’une des parties prenantes du Predec, le plan régional dédié à ces flux (RR n° 9/2016). La SGP s’est donné plusieurs priorités. « Comme il s’agit essentiellement d’infrastructures souterraines, nos besoins en remblai restent limités, relève Frédéric Willemin, directeur de l’ingénierie environnementale à la SGP. Nous collaborons avec Ports de Paris et la SNCF pour encourager l’évacuation fluviale et ferroviaire de ces déblais. » Deuxième priorité, la traçabilité sur les tonnages qui sortent des chantiers, leur qualité (ou leur caractère pollué), l’itinéraire qu’ils empruntent. En projet, une plateforme extranet doit centraliser ces données. Avec une spécificité géologique de taille dans le bassin parisien. « En présence de gypse, le déblai n’est pas considéré comme inerte, ajoute Frédéric Willemin. Aussi, nous travaillons avec le ministère de l’Environnement pour favoriser la réutilisation des matériaux sulfatés en remblaiement de carrières de gypse. » Un texte réglementaire sur le sujet est en cours de révision. Autre possibilité : « Nous espérons qu’une partie pourra être réutilisée dans le cadre de projets de BTP qui vont se développer dans les secteurs de ces nouvelles gares. » Dans ce contexte, les entreprises se voient appliquer un bonus-malus, selon leurs performances de valorisation, au regard des objectifs qui leur sont assignés.
Des millions de tonnes de déchets franciliens à gérer
La Société du Grand Paris (SGP) entre dans le concret. Le premier tronçon des chantiers qu’elle pilote doit faire l’objet d’une notification de marché d’ici à fin avril 2016. Il s’agit de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express, soit 33 km à créer entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs.D'ici à dix ans, plus de 40 millions de tonnes de déblais seront à excaver pour le développement de quatre lignes de métro, via 200 km de réseau.