Les maires de plusieurs communes de Moselle de moins de 1000 habitants se sont réunis, à la
demande de Denis Butterbach, pour échanger sur des problématiques communes et aussi partager des solutions. Le maire de Valmunster explique que cette initiative peut évidemment être reprise dans d’autres départements, car les résultats se révèlent très positifs. Ces réunions « trucs et ficelles » sont inspirées de sa précédente vie de chef d’entreprise.
Propos recueillis par Yannick Urrien.
Journal des Communes : Comment avez-vous eu cette idée ?
Denis Butterbach : Je suis ingénieur de formation, j’ai été longtemps chef d’entreprise et j’ai découvert, lors de mon premier mandat de maire, que le monde des collectivités locales était bien différent de celui de l’entreprise. Il y a des choses qui m’ont surpris. En discutant avec des maires anciens, je me suis aperçu qu’ils savaient des choses que je ne savais pas. Lorsque j’étais chef d’entreprise, je faisais partie du CJD (Centre des jeunes dirigeants), et nous avions des réunions «trucs et ficelles » pour échanger sur nos problèmes et nos solutions. Lorsque j’allais aux réunions du conseil communautaire, on évoquait toujours des sujets précis, mais nous n’avions pas le temps de nous connaitre et d’échanger. J’ai donc décidé de lancer ce principe de réunions en invitant les maires de ma région. Je me suis limité aux communes de moins de 1000 habitants, parce que les grandes communes n’ont pas du tout les mêmes problématiques. Je me suis rendu compte que de très nombreux maires avaient finalement l’habitude de vivre assez seuls et qu’ils étaient vraiment contents de pouvoir échanger, notamment pour mieux connaître les soucis des maires des communes voisines. Cela nous a permis de gagner du temps et de l’énergie, en travaillant ensemble et en bonne intelligence. Pendant longtemps, les communes se croyaient en compétition. C’est peut-être vrai dans les grandes villes, mais pas dans les petits villages. Ce n’est pas parce que j’ai une subvention que mon voisin ne va pas l’avoir. Nous avons aussi cassé cette logique de compétition, parce que nous sommes tous dans le même bateau. Nous avons intérêt à travailler ensemble, car c’est ce qui nous permet d’avancer.
JDC : Quels sujets abordez-vous ?
DB : Lors de la dernière réunion par exemple, nous avons abordé la question du prix de l’électricité. Certains peuvent bénéficier du bouclier fiscal, mais pas d‘autres. Certains ont souscrit des abonnements, mais pas d’autres. L’idée est déjà de comparer ce que l’on paye les uns et les autres. |l faut faire la synthèse et comprendre comment le système fonctionne. Nous évoquons également des lois qui sont connues par certains, mais pas par d’autres. C’est aussi le principe de ces réunions d’échanges. Quand on s’explique entre nous, on arrive à mieux se comprendre.
Pendant longtemps, les communes se sont crues en compétition. Or, ce n’est pas vrai – au moins dans les petits villages.
JDC: Existe-t-il des cellules d’assistance technique ou juridique à un échelon départemental ou régional ?
DB : ll existe effectivement de nombreux services qui peuvent répondre à un certain nombre de questions, mais pas sur l’aspect pratique de notre vie quotidienne. Si, demain, j’ai un problème sur l’entretien des cloches de mon église, je ne sais pas à qui m’adresser, c’est quelque chose qui peut arriver tous les cinq ou dix ans. Je peux téléphoner au maire d’une commune voisine qui peut me conseiller quelqu’un de sérieux.
JDC: Envisagez-vous d’aller jusqu’à des achats groupés ?
DB: On y pense. On essaye plutôt de faire remonter cette problématique au niveau de la communauté de communes. ll ne s’agit pas de faire des doublons, mais je pense que la communauté de communes est mieux placée pour prendre en compte cette question.