Pour ces élus de l’association des Maires franciliens (700 adhérents), une chose est sûre : “le dispositif [des Emplois d’Avenir] est en train de se retourner contre les communes et les associations”. Et d’expliquer : “Par exemple, il est obligatoire d’établir un plan de formation, conformément à la loi n°2012-1189 du 26 octobre 2012. Ce plan devant être travaillé de concert avec les Missions locales, prescriptrices de ce contrat aidé. Malheureusement, il est arrivé trop souvent que ce suivi ne soit pas réalisé. 77% des Emplois d’Avenir ne sont pas correctement animés par les Missions locales, souvent par manque de moyens.”
C’est cette situation qui, selon l’association, est en train de se transformer en une sorte de “piège” pour les collectivités : “si celles-ci ne répondent pas à toutes les exigences de suivi et de formation dont la définition relève de la responsabilité des seules Missions locales, l’Etat demande de rembourser l’intégralité des aides perçues au titre de ce contrat (les premiers jugements ont été rendus en ce sens en janvier 2016). C’est pourquoi, de nombreuses collectivités ont désormais des dettes pesantes, non prévues au budget, à cause d’un suivi non effectué de la part des Missions locales.”
L’association des Maires Franciliens va donc, en réponse, “coordonner l’action des communes d’Ile-de-France” : “Les collectivités victimes de ce racket organisé par l’Etat et son bras droit que sont les structures prescriptrices de ces emplois aidés, envisagent de réaliser un recours pour dénoncer le non-suivi des Emplois d’Avenir et les défaillances dans la formation des jeunes. En ce qui concerne l’avenir, les collectivités préfèrent se désengager de ce dispositif qui se retourne contre elles.”
En attendant, si l’association se désengage, elle ne semble faire aucune autre proposition.