Pour un certain nombre d’élus du Val-de-Marne* Conseil général du Val-de-Marne, ces chiffres reflètent « le résultat des innombrables plans mis en œuvre par la direction de la SNCF et la droite au pouvoir depuis 2002 avec comme point commun la destruction de milliers d’emplois, la fermeture de centaines de gares et de la quasi totalité des triages, dont celui de Villeneuve-Saint-Georges en 2011. »
Après l’abandon du trafic par wagons isolés, le projet d’ « absorption-liquidation » du Sernam par Geodis-SNCF c’est aujourd’hui l’avenir du transport combiné Rail-Route qui, selon les élus val-de-marnais, est menacé, particulièrement avec la liquidation possible de Novatrans, filiale à 96 % de la SNCF et premier opérateur de transport combiné en France. « Alors que tout montre que l’activité de transport ferroviaire des marchandises relève de l’intérêt général en regard des enjeux environnementaux, sociaux et économiques, les choix de la SNCF semblent toujours privilégier des réponses libérales », dénoncent les élus.
Menace de liquidation de Novatrans
Novatrans est très présent dans le Val-de-Marne, malgré l’abandon des sites d’Alfortville-Pompadour et de Rungis. La plus importante plate-forme de transport combiné de France se trouve à Valenton-Bonneuil. « Novatrans y est le principal opérateur, sa disparition serait une catastrophe pour les salariés qui y travaillent, leurs familles mais aussi pour tout un territoire à fort potentiel de logistique et de transport multimodal qui voit les activités ferroviaires de marchandises supprimées les unes après les autres. Nous ne l’acceptons pas. Nous ne pouvons plus longtemps entendre que cette question de société puisse n’être que l’affaire du « marché ».
Pur ces élus, le transport des marchandises est un défi politique à relever en regard de la situation de saturation des axes routiers, des pollutions diverses engendrées, des enjeux climatiques et de santé publique. « Nous réaffirmons que le tout routier est au final ce qui coûte le plus cher à la société », insistent-ils.
Autant de raisons qui ont poussé ces élus du Conseil général du Val-de-Marne à adresser un courrier à Frédéric Cuvillier, ministre des Transports et de l’Economie maritime. « La gauche doit se montrer à la hauteur de ce défi et engager une nouvelle politique des transports. Cette exigence doit être une priorité du nouveau gouvernement. Cela implique de rompre avec les dogmes libéraux européens de la concurrence dite libre et non faussée qui sont autant de freins à la prise en compte de l’intérêt général. Il faut aussi donner les moyens financiers nécessaires, notamment via l’Eco-taxe poids lourds dont il faut redéfinir le taux et le périmètre d’application et programmer la mise en oeuvre le plus rapidement possible.»
* Christian Favier, sénateur, président du Conseil général du Val-de-Marne ; Sylvie Altamn, maire de Villeneuve-Saint-Georges, conseillère régionale d’Ile-de-France, Françoise Baud, maire de Valenton ; Joseph Rossignol, maire de Limeil-Brévannes, Vice-président du Conseil général du Val-de-Marne ; Patrick Douet, maire de Bonneuil-sur-Marne, conseiller général du Val-de-Marne , Marc Thiberville, vice-président du Conseil général du Val-de-Marne