Les adeptes des questions au gouvernement télévisées connaissent le visage de Corinne Luquiens. Elle est la femme qui, sur le “plateau”, juste derrière le président de l’Assemblée nationale, murmure parfois à son oreille.
Entrée au Palais Bourbon en 1975 après avoir décroché le concours d’administrateur, cette femme énergique, souvent vêtue de gris et adepte de la moto, y a gravi tous les échelons. En 2010 elle devient ainsi la première femme nommée au poste crucial de secrétaire général de l’Assemblée nationale et de la présidence par l’ancien président, Bernard Accoyer. Sa mission : veiller au bon déroulement des séances publiques et gérer les quelque 1.200 employés de l’institution.
L’intérêt général avant tout
“Sa parfaite connaissance de la procédure législative et son engagement depuis quarante ans au service de l’intérêt général ont conduit le président de l’Assemblée nationale à lui proposer d’exercer cette nouvelle mission”, peut-on lire dans un communiqué de la présidence.
Une décision largement saluée puisque parmi les présidents de groupe, “il y a eu unanimité” pour soutenir cette proposition de nomination a affirmé à l’AFP le chef de file des députés UDI, Philippe Vigier, au sortir de la réunion à ce sujet à l’hôtel de Lassay, résidence du président de l’Assemblée.
Le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, a, quant à lui, salué “une juriste de grande qualité”, ne formulant “aucune objection” à sa nomination parmi les Sages.
Le chef de file des députés du Front de gauche André Chassaigne a salué le choix de Claude Bartolone, voyant en Corine Luquiens une secrétaire générale qui “faisait très bien son travail”. “On regrettera de ne plus l’avoir au « plateau » parce qu’elle avait beaucoup de respect pour les députés”, a-t-il glissé.
Le choix du président de l’Assemblée nationale doit désormais être validé par la commission des Lois.
Composé de neuf membres désignés pour neuf ans, le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans, le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nommant chacun un nouveau membre à cette occasion.
Les mandats du président, Jean-Louis Debré, et de deux Sages, Guy Canivet et Renaud Denoix de Saint Marc, arrivent à échéance le 4 mars à minuit.