Intervenant lors de leur congrès qui s’est tenu à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le premier ministre Jean Castex a évoqué dans son discours la mémoire de cet enseignant « assassiné pour le contenu d’un de ses cours, un acte barbare contre la vie et contre la République ». Responsables des lycées, les régions ont annoncé qu’elles publieraient un ouvrage distribué dans ces établissements et qui recensera toutes les caricatures possibles – qu’elles soient « religieuses ou politiques » – permettant le droit d’expression.
Etre ou ne pas être
La place des régions dans la mise en oeuvre du plan de relance présenté le mois dernier fut aussi au centre des discussions, tout comme les futurs contrats de plan État-région 2021-2027, dont les mandats de négociation s’apprêtent à être transmis aux préfets, et l’épineux enjeu de réindustrialisation des territoires, qui ne manque pas de nourrir la réflexion. Des interrogations affleurent aussi au sujet de ce que cet échelon institutionnel incarne et doit apporter au quotidien des habitants : taxées d’une certaine distance, les régions restent-elles éloignées de leurs préoccupations ? Y a-t-il urgence à valoriser leur sens de la proximité ? Sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, 16 seront régionalisés et les régions auront la coprésidence, avec les préfets, des comités régionaux de suivi de ce plan, a assuré Jean Castex.
Strasbourg mise au placard
« Si on accepte que le Parlement européen ne se réunisse qu’à Bruxelles, on est foutu, car dans dix ans tout sera à Bruxelles. Or l’Europe ce n’est pas cette idée-là », avait averti en septembre Emmanuel Macron lors d’un déplacement. En dépit des pressions du président, la session du Parlement européen d’octobre se tient une nouvelle fois à Bruxelles. Huit mois que la situation dure. Le conseil des Régions, organisé la veille du congrès, a ainsi réaffirmé sa « détermination absolue » à défendre le siège du Parlement européen à Strasbourg. Régions de France n’y va pas par quatre chemins : « La réponse doit être forte, vigoureuse : y éroder la présence du Parlement européen revient à attaquer un symbole de l’unité européenne ». Une ambiance électrique à l’heure où d’autres enjeux devraient primer.