La nouvelle ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, était aux côtés de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal pour présenter, le 25 mars dernier, les réalisations pilotes sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets sur les démonstrateurs industriels pour la ville durable. Ces derniers s’ajoutent aux onze distingués en décembre dernier. Le premier de ces nouveaux lauréats est un ambitieux projet de quartier “zéro émission” au cœur de Valenciennes (Nord). Projet qui lie la ville à une société par actions simplifiées (SAS Ile Folien) détenue par VNF et EDF/Sofilo. L’alliance entre les deux constitue une première pour un projet d’aménagement. Sur cet îlot de l’Escaut, le but est d’accueillir 400 logements, des résidences étudiantes et d’en faire un laboratoire énergétique tout en réussissant l’intégration du tourisme fluvial. Autre lauréat, un établissement public à caractère administratif (EPA) réunissant huit consortiums à Bordeaux (Euratlantique Living Lab), dont la réalisation emblématique consiste à élever deux tours en bois de 50 mètres. Ce qui constituerait une première en Europe. Le projet de la ville de Chamrousse (Isère) sort aussi du lot. Il vise à transformer une classique station de ski en un territoire moins dépendant de l’économie hivernale et misant en termes de mobilité sur des alternatives comme le transport par câble. Plusieurs entreprises et collectivités sont dans la boucle.
Un écosystème de partenaires innovants
De même à Marie Galante aux Antilles, pour un projet mobilisant une trentaine d’acteurs. C’est l’une des postures ou stratégies possibles des villes qui souhaitent innover : impulser une dynamique en s’appuyant sur des partenariats avec des entreprises privées. A Marie Galante plus précisément, acteurs privés, associatifs et universitaires s’activent ainsi dans l’idée d’en faire “une île du tourisme durable”. Dernière alliance atypique, celle entre une métropole (Nantes) et sa petite voisine, la ville de Carquefou (Loire-Atlantique). Avec l’appui d’architectes, d’une agence d’urbanisme et d’entreprises de travaux, le but est d’y créer un « quartier péri-urbain à impact neutre en énergie ».
Quel appui de la part de l’État ?
Ces opérations bénéficieront « d’un accompagnement au niveau local par les services de l’Etat pour leur garantir une mise en œuvre sûre, une résolution rapide des problèmes, la mobilisation des acteurs concernés », l’appui d’une équipe interministérielle travaillant dans le cadre du réseau d’acteurs Vivapolis (Institut pour la ville durable). Sur le plan financier, une aide peut leur être apportée “si nécessaire”, au titre du Programme d’investissements d’avenir. En outre, les sites retenus seront valorisés lors des visites d’Etat en France et à l’étranger. Le but est d’en faire des vitrines à l’international. Plus original encore : “en regard d’une nécessité avérée”, l’État pourra mettre en œuvre sa capacité de dérogation aux code de l’urbanisme, code de la construction et de l’habitation et code des marchés publics, afin de “permettre l’innovation”.