Budget de l’Union européenne : l’AMF pour une politique de cohésion ambitieuse

A l’issue du Conseil européen du 23 février dernier, Jean-Claude Juncker a confirmé les coupes budgétaires dans les dépenses agricoles et de cohésion du futur cadre financier de l’UE. Une décision qui inquiète l’AMF.

Jean-Claude Juncker a confirmé à l’issue du Conseil européen informel du 23 février 2018, dédié au futur budget de l’Union européenne, le risque de coupes budgétaires dans les dépenses agricoles et de cohésion du futur cadre financier de l’Union européenne pour la période 2021-2027 : « Oui, nous devrons faire des coupes dans les dépenses agricoles et de cohésion », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Cette idée ne me plaît pas, mais c’est une réalité que nous devons accepter.»

L’AMF est très inquiète sur le sort qui serait réservé à la politique de subvention pour les investissements locaux qui représente aujourd’hui un tiers du budget de l’Union européenne.

« La politique de cohésion est en effet au cœur de la construction européenne car elle stimule la croissance et elle donne une visibilité à l’Europe pour tous les citoyens. Surtout, il est indispensable de conserver les financements européens pour les infrastructures, la transition énergétique, la recherche et l’innovation, afin de maintenir l’emploi et réduire les disparités de richesses entre les régions européennes, et au sein même des régions françaises », souligne l’association des Maires de France. C’est le message qu’a porté Christophe Rouillon, vice-président de l’AMF en charge de l’Europe, auprès de Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes. Il a réaffirmé que « Les fonds européens sont une nécessité absolue pour maintenir la capacité d’investissement de toutes les collectivités locales. Seul un budget européen en extension permettra de financer les nouvelles priorités de l’UE et de maintenir l’intervention de l’Europe dans toutes les communes et intercommunalités de France.» L’AMF souligne qu’elle défendra cette vision d’une Europe forte et solidaire auprès des institutions européennes et lors des consultations citoyennes qui se dérouleront d’avril à octobre.


Nathalie Chalard


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Le budget européen
La « croissance durable : préservation et gestion des ressources naturelles » représente 37,1 % des dépenses du projet de budget 2018, avec 59,6 Mds€. Elle comprend principalement les dépenses agricoles et les aides directes dans le cadre de la PAC, ainsi que les dépenses liées au développement rural, mais aussi, par exemple, l’action en faveur de l’environnement ou les affaires maritimes et la pêche. L’importance de la PAC a diminué depuis quelques années, car, en 1985, elle représentait 70 % du budget contre 29,9 % en 2015. Cette baisse est due aux réformes successives de la PAC et au développement des autres politiques de l’UE nécessitant également des financements.

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