Bibliothèques départementales : fréquentation en hausse, budgets en baisse

Pour la première fois depuis la mise en place de l’Observatoire de la lecture publique, le Ministère de la Culture et de la Communication publie une synthèse nationale sur les activités des bibliothèques départementales. Cette synthèse rend compte de leur évolution entre 2010 et 2013 et confirme le rôle fondamental des BDP dans l’aménagement du territoire et le développement de notre réseau de lecture publique, ainsi que la diversité de leurs modalités d’intervention. 

Petit point d’histoire… Les bibliothèques centrales de prêt ont été créées par l’État en 1945 pour favoriser le développement de la lecture sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones rurales. Au nombre de huit en 1945, tous les départements s’en sont progressivement vus doter, à l’exception de Paris et des départements de la première couronne.

En 1986, les bibliothèques centrales de prêt ont été transférées aux Conseils généraux et leurs bâtiments mis à disposition par l’État. Elles sont dénommées “bibliothèques départementales de prêt” depuis le début des années 1990. On compte aujourd’hui 96 bibliothèques départementales. Elles desservent généralement les communes de moins de 10 000 habitants, même si ce seuil est remis en cause par un nombre croissant de Conseils généraux. Elles proposent collections et services (numériques, formation, etc.) à un ensemble de bibliothèques municipales et intercommunales et participent à la professionnalisation de réseaux reposant largement sur les bénévoles.

 

Développement des réseaux de lecture publique

En 2013, un rapport de l’Inspection générale des bibliothèques, intitulé “Les Bibliothèques départementales de prêt : indispensables autrement, a mis en lumière l’évolution de leurs activités et de leurs stratégies territoriales. Son auteur, Jean-Luc Gautier-Gentès, constate une diminution de la part du prêt de documents dans leurs activités, au profit d’une montée en puissance de leur rôle d’animation de réseaux. Le développement de réseaux de lecture publique intercommunaux, encouragé et accompagné par les bibliothèques départementales, a notamment contribué à cette évolution, qui peut se traduire dans les schémas départementaux de la lecture publique.
Ces tendances sont mesurées annuellement dans le cadre de l’enquête nationale sur les données d’activité des bibliothèques publiques. Jusqu’en 2009, l’Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (ADBDP) a mis à disposition un comparateur statistique reflétant ces données.

La synthèse qui vient d’être publiée s’inscrit dans la continuité, présentant les évolutions des bibliothèques départementales sur la période 2010-2013. En 2012, le questionnaire de l’enquête nationale a été révisé en lien avec l’ADBDP. Les indicateurs analysés sont majoritairement ceux pour lesquels une série continue de données depuis 2010 est disponible. Cependant, cette synthèse rétrospective 2010-2013 est ponctuellement complétée par référence au rapport de l’Inspection
générale des bibliothèques ou à des enquêtes thématiques conduites par le Service du Livre et de la Lecture.

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