Le guide du Routard, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, vient de présenter sa sélection des 50 plus beaux villages de France. Ainsi, Barfleur, en bord de mer, fait partie de ces 50 communes. Elle bénéficie déjà du label « Plus Beau Village de France » depuis 1982. Cette distinction est aussi le signe d’une fréquentation plus importante et de meilleures affaires pour les commerçants. Cependant, le maire est inquiet, car il souhaite surtout développer la fréquentation à l’année.
Propos recueillis par Yannick Urrien
Article tiré du Journal des Communes numéro 2226 – Décentralisation : sortir du discours managérial
Journal des Communes: Le Routard cite Barfleur au sein des 50 plus beaux villages de France: cela peut- il inciter des commerçants à venir s’y implanter?
Michel Mauger: Oui. Quand on est dans les plus beaux villages de France et quand on est reconnu par Le Routard dans les 50 plus beaux villages de France, cela ne peut qu’attirer les touristes, donc favoriser l’expansion du commerce local. Nous avons une offre commer- ciale plutôt bien développée, compte tenu de la taille de la commune, puisque nous avons un tissu commercial équiva- lent à celui d’un petit chef-lieu de canton, pour un village de 600 habitants. Effectivement, beaucoup de gens viennent me voir avec des projets. Mais il est ensuite compliqué de trouver le local.
JDC: Quels sont vos projets de développement?
MM: D’abord, il ne s’agit pas d’accroître le nombre de résidents secondaires, car nous en avons beaucoup trop. Nous avons 50% de résidents secondaires et cela crée des problèmes: car tout va bien l’été, mais c’est plus difficile pendant la saison hivernale. Nous voulons renverser cette tendance en faisant en sorte que chaque nouveau bien immobilier vendu n’aille pas à un résident secondaire. Mais c’est compliqué, parce que nous n’avons pas vraiment de pouvoir sur ce sujet. Nous pouvons jouer sur les taxes d’habitation et nous sommes en train de réfléchir à cela.
JDC: Avez-vous pu observer une augmentation de la vie à l’année depuis la crise sanitaire?
MM : Vous savez, même lorsque les gens sont à la retraite, la plupart conservent leur résidence principale en ville, notamment en raison de l’offre de soins. Ici, c’est un désert médical: par exemple, il faut deux mois pour obtenir une radiographie.
Il ne faut pas que Barfleur devienne une simple destination touristique.
JDC: Enfin, êtes-vous bien équipés en infrastructures technologiques?
MM : Oui, la commune de Barfleur est totalement fibrée. J’ai eu la chance de m’occuper de ce dossier en tant que vice-président de Manche Numérique. Il est tout à fait possible de venir faire du télé- travail chez nous et la fibre fonctionne parfaitement bien. C’est très important, car il ne faut pas que Barfleur devienne un endroit où les gens viendraient simplement faire du tourisme, il faut que la population principale se développe. Malheureusement, on perd une trentaine d’habitants chaque année. C’est inquiétant et il faut absolument stopper cette hémorragie. Maintenant, nous n’avons pas la possibilité d’agir là-dessus, donc nous faisons comme nous pouvons.