Cette qualification d’outrage, « nous allons suggérer au parquet de la retenir car le maire qui est insulté, c’est un maire qui, au sens du droit pénal, est un maire outragé », a déclaré le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Une circulaire est attendue dans les prochains jours pour préciser cette inflexion. L’injure est souvent la qualification retenue dans ces affaires d’agressions à l’encontre des élus locaux, or celle d’outrage permet la mise en œuvre des travaux d’intérêt général. Pour Gaël Perdriau, président de la commission Sécurité de France Urbaine et maire de Saint-Étienne, « l’exacerbation des faits de violence, déplorée depuis la sortie du confinement par toutes les communes, urbaines comme rurales, sur l’ensemble de leur territoire, ne concerne malheureusement pas que les élus, et plus généralement les représentants de l’autorité, mais bien l’ensemble des Français ». Outre les agressions, l’élu stéphanois relève tout à trac l’essor des tapages, des conflits de voisinage, des violences intrafamiliales, etc. Se pose également la question des moyens et des effectifs supplémentaires. Mais ces effectifs ne sont pas tout : « L’État doit remettre en place une justice, créer […], le continuum de sécurité, revoir sa doctrine de maintien de l’ordre », a ainsi préconisé le président du Sénat Gérard Larcher sur Europe 1, rappelant que « nous attendons depuis deux ans un livre blanc sur la sécurité qui doit être remis au Parlement ».
Aggression des élus : les insultes bientôt considérées comme des outrages
La montée des violences contre les maires était à l'ordre du jour d'une réunion interministérielle qui s'est tenue le 2 septembre à Matignon avec les principales associations d’élus.