C’est un des axes forts du plan national d’actions 2018-2023 sur le loup qui vient de se concrétiser avec la publication, le 13 septembre, d’un décret – complété d’un arrêté – renforçant les missions du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes en tant que préfet coordonnateur sur l’ensemble de l’aire de présence de l’animal sur le territoire national. Le texte le dote en particulier de compétences lui permettant d’assurer la maîtrise des tirs sur les loups autorisés en application des deux arrêtés en date du 19 février 2018 parus concomitamment au plan Loup.
A partir du 1er septembre et jusqu’au 31 décembre, il pourra ainsi suspendre certaines décisions des préfets de département autorisant des tirs de prélèvements (simples et renforcés) et des tirs de défense renforcée. Parallèlement, le texte lui permet également la poursuite des tirs de défense des troupeaux, lorsque le quota de loups à abattre par année civile est atteint (dans la limite de 2% de l’effectif moyen de loups estimé annuellement). En cas de situation exceptionnelle, il pourra en outre autoriser les tirs de défense simple au-delà de ce plafond pour que les éleveurs puissent se défendre toute l’année.
Ces nouvelles dispositions permettent par ailleurs une sélection, en fonction de l’évolution des prédations, des territoires prioritaires où les préfets de département peuvent autoriser des tirs de prélèvement sur la population de loup. L’actuel préfet coordonnateur, Stéphane Bouillon, vient tout juste d’actionner cette possibilité à l’occasion d’un déplacement à Entrages, le 30 août dernier, en permettant au département des Alpes-de-Haute-Provence de recourir aux tirs de prélèvement à compter du 1er septembre. Sur les fronts de colonisation – Aveyron, Lozère, Tarn – seront également identifiées des zones difficiles à protéger du fait des modes de conduite des troupeaux, où il sera possible de tirer sans condition de protection.
Enfin, le préfet coordonnateur aura la charge d’arbitrer l’affectation des moyens mobiles de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), afin que les interventions de la brigade s’effectuent dans les zones de forte prédation.
Photo © Pixabay